Contexte
Au Nord, comme au Sud, l’accès à une nourriture bon marché, saine et écologique se complique de plus en plus. En cause ? Un accaparement brutal des terres agricoles par des acteurs économiques puissants, une industrialisation croissante de l’agriculture et des politiques publiques qui mettent sur la touche les paysans du monde entier.
En Belgique, plus de 63% de nos exploitations agricoles a disparu au profit de grandes exploitations en à peine 30 années. En parallèle, la pression immobilière sur les terres agricoles, accaparées pour la construction de logements, infrastructures, loisirs, est de plus en plus importante. Avec pour conséquence directe une spéculation foncière sur les terres agricoles et une envolée des prix, obstacles majeurs à l’installation de nouveaux agriculteurs et à la transmission intergénérationnelle des fermes.
Dans ces conditions, la relève semble impossible : en Wallonie, pour cent agriculteurs qui arrêtent, seul 36 se lancent dans la profession. A ce rythme, il n’y aura mathématiquement plus d’agriculteurs en Wallonie en 2035 ! Cette situation voit l’émergence d’une économie agraire à deux vitesses difficilement compatibles : D’un côté le modèle ultra-productiviste des fermes usines sur-endettées tenues par les lobbys de l’agro-alimentaire. Et de l’autre, des fermes familiales inscrites dans une logique d’économie relocalisée.
Du local au global
Du local au global, par nos initiatives et revendications politiques, agriculteurs, citoyens, mouvements sociaux et associations, agissons déjà pour défendre l’agriculture paysanne et la souveraineté alimentaire : potagers collectifs, ferme en conversion, bourses de semences, épiceries sociales, coopératives, ceintures alimentaires, marchés paysans, ateliers cuisines, initiatives de circuits-courts...Les initiatives sont nombreuses !
Mais ces efforts risquent bien d’être insuffisants tant que n’aura pas eu lieu une véritable transition à grande échelle vers une agriculture rémunératrice, qui prenne soin de la nature et retrouve sa fonction première : nourrir la population.
Les journées des luttes paysannes en Belgique
Les journées des luttes paysannes en Belgique sont organisées depuis 2012 par le Réseau de Soutien à l’Agriculture Paysanne (ReSAP), afin de replacer la lutte pour l’agriculture paysanne et la souveraineté alimentaire -au nord comme au sud- dans l’agenda politique et médiatique. Depuis 2012, nous avons inauguré l’idée de planter -lors de chaque action- des patates au nom de notre avenir alimentaire à toutes et tous, pour montrer que nous nous organisons déjà pour notre souveraineté alimentaire.
- 17 avril 2022 : à Hal contre l’accaparement des terres du groupe Corluyt et ses politiques d’intégration verticale qui nuisent à l’autonomie des paysan.ne.s et font pression sur le prix des terres
- 17 avril 2021 : Journée de mobilisation à Frameries contre la construction d’une usine de Clarebout Potatoes et les dérives de l’industrie patatière en Belgique
- 17 avril 2020 : E-Mobilisation de Soutien aux Paysan.ne.s, pour la relocalisation de nos systèmes alimentaires
- 17 avril 2019 : Mobilisation devant le parlement wallon à Namur le 17 avril, quelques jours avant les élections régionales.
- 17 avril 2018 : Le 15 avril, journée de mobilisation sur des terres agricoles inutilement bétonnées pour un zoning qui reste vide depuis plusieurs années à Ghilslenghien + activités décentralisées du 14 au 20 avril à Libramont, Liège, Bruxelles, Gembloux, Namur.
- 17 avril 2017 : Mobilisation pour appuyer la lutte d’agriculteurs menacés d’expropriation à Perwez.
- 17 avril 2016 : différentes actions ont été organisées à travers le pays.
- 17 avril 2015 : 30 actions locales ont eu lieu avec pour but de provoquer un véritable débat citoyen autour de l’avenir de notre alimentation.
- 17 avril 2014 : Occupation et la plantation de patate sur des terres menacées par la construction de la maxi-prison à Haren
- 17 Avril 2012 : Grand Pic-Nic au Parc du Cinquantenaire et une action « fermeture symbolique des supermarchés ».